Travail allemand

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Travail allemand
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Réseau ou mouvement de la Résistance françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
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Idéologie

Le Travail allemand (TA), également appelé « Travail antifasciste allemand »[1], ou « Travail anti-allemand »[2] était une partie de la Résistance intérieure française créée par le Comité central du Parti communiste français (PCF) après la défaite alliée au cours de la bataille de France. Il englobait tous les membres germanophones de la Main-d'œuvre immigrée (MOI), fondée en 1924[3].

Contexte : les antinazis allemands en France autour de 1940[modifier | modifier le code]

Dans les années 1930, près de 30 000 Allemands et réfugiés germanophones vivaient en France. Parmi eux, plusieurs milliers de volontaires qui avaient combattu du côté des Républicains pendant la Guerre d’Espagne, ainsi que beaucoup d’artistes, de scientifiques, beaucoup de juifs et autres victimes des persécutions raciales du Troisième Reich, mais aussi des démocrates bourgeois, des syndicalistes et des hommes politiques persécutés[réf. nécessaire].

Avec l’occupation de la France par la Wehrmacht, après la défaite de , qui avait été précédée par la drôle de guerre et la bataille de France, ces émigrants étaient fortement menacés. Beaucoup d’entre eux tentèrent de fuir, certains se suicidèrent, beaucoup entrèrent dans la clandestinité, cherchèrent à y survivre et commencèrent à y combattre sous des formes très diverses contre l’occupant. C’est à ce moment que le Travail allemand fut créé comme organisation spéciale de combat de la Résistance, à laquelle appartenaient en particulier des milliers de combattants clandestins germanophones, et, au-delà, des combattants de presque tous les pays d’Europe[4].

La réunion de création du TA regroupe les futurs dirigeants de ce réseau, à savoir « Gérard » (Artur London), « Gaston » (Otto Niebergall), membre du Parti communiste d'Allemagne (KPD) et Leo Langer, membre du Parti communiste d'Autriche (KPÖ)[5].

Activité[modifier | modifier le code]

Le but du travail du TA était de pénétrer la machine de guerre fasciste et, par un travail idéologique antifasciste, de combattre l’idéologie inculquée aux soldats afin de déployer une action en faveur de la paix dans l’armée allemande et ses organes administratifs et de services.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Brès et Brès 1987, p. 29.
  2. Bungert 1997, p. 128.
  3. Pech 1974, p. 35.
  4. DRAFD 1995.
  5. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (de) Heike Bungert, Das Nationalkomitee und der Westen, Franz Steiner Verlag, , 341 p. (ISBN 978-3-515-07219-9, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (de) Karlheinz Pech, An der Seite der Résistance : Zum Kampf der Bewegung ‚Freies Deutschland’ für den Westen in Frankreich (1943-1945), Berlin, Militärverlag der DDR, , 318 p. (ISBN 3-327-00282-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (de) Dora Schaul (édit.), Resistance. Erinnerungen deutscher Antifaschisten. 3. Aufl., Berlin, Dietz-Verlag, 1985, 425 p. Comporte en particulier un texte d’Otto Niebergall : Der antifaschistische deutsche Widerstandskampf in Frankreich - seine Leitung und Entwicklung, p. 21–58.
  • (de) Stefan Doernberg (édit.), Im Bunde mit dem Feind. Deutsche auf alliierter Seite. Berlin, Dietz Verlag GmbH, 1995, 384 p., 22 ill., (ISBN 3-320-01875-2).
  • Gilbert Badia et al., Les bannis de Hitler : Accueil et lutte des exilés Allemands en France 1933-1939, Paris, Presses universitaires de Vincennes, , 411 p. (ISBN 2-85139-074-0, lire en ligne) (Lire quelques pages en ligne).
  • Éveline Brès et Yvan Brès, Un Maquis d'antifascistes allemands en France : 1942-1944, Montpellier, Presses du Languedoc, , 349 p. (ISBN 2-85998-038-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Claude Collin, « Nelly Sturm : ce qu'on appelait le « travail allemand » (entretien avec Claude Collin) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 212,‎ , p. 33 à 49 (lire en ligne).
  • Claude Collin, Le « Travail Allemand », une organisation de résistance au sein de la Wehrmacht : Articles et témoignages, Paris, Les Indes savantes, , 131 p. (ISBN 978-2-84654-352-1)
  • Roland Pfefferkorn (édit.): La résistance allemande contre le nazisme, (actes du colloque de Strasbourg (18-). 2. éd., revue et corrigée. Strasbourg, Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, Comité régional Alsace, 210 p.

Vidéographie[modifier | modifier le code]

  • [vidéo] Frankreichs fremde Patrioten – Deutsche in der Résistance. Réalisation : Wolfgang Schoen, Frank Gutermuth, Allemagne, 2006, 53 min.
  • [vidéo] Du Travail Allemand au travail de mémoire - Gerhard Leo, ein Deutscher in der Résistance. Réalisation : Bodo Kaiser, Allemagne, 2003, 60 min.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Yves Bodénez : militant trotskiste membre d'un groupe ayant pratiqué la propagande au sein des troupes allemandes.
  • Lisa Gavric

Liens externes[modifier | modifier le code]